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Burkina : trouver le juste compromis avec la CEDEAO

Au sommet de la CEDEAO du 25 mars 2022 à Accra au Ghana sur les Transitions en cours au Mali, au Burkina et en Guinée, les autorités burkinabè ont été invitées à revoir la durée de la Transition qui est de 36 mois. L’instance sous-régionale leur a également demandé de libérer le président Roch Marc Christian Kaboré, en résidence surveillée.  Dans les heures qui vont suivre, le gouvernement va donner sa réponse aux recommandations de la CEDEAO.

Sans être dans le secret des dieux, l’on peut supputer que les autorités vont prendre des décisions qui vont dans le sens du juste compromis. Depuis l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) au pouvoir, la CEDEAO a, en dépit de la suspension du pays des hommes intègres de ses instances, ce qui est un principe quand il y a une prise de pouvoir par la force dans l’espace, maintenu le dialogue avec les nouvelles autorités.

Dans ce contexte, il sied de ne pas se mettre à dos l’institution sous-régionale comme c’est le cas du voisin malien. La CEDEAO, en pareille situation, est devenue l’intermédiaire d’autres institutions qui s’alignent le plus souvent, sur ses décisions. Déjà que le Burkina bénéficie d’une relative bienveillance de certains partenaires en ces moments difficiles, il y a lieu de préserver ce climat de confiance, en trouvant la manière appropriée à répondre aux exigences de la CEDEAO.

En tous les cas, le Burkina n’a d’autre choix que de ménager l’instance sous-régionale, au regard de sa position de pays  continental. A vouloir se braquer contre elle, le pays court le risque énorme de se tirer une balle dans le pied et de tomber sous le coup de sanctions insupportables.

Le Burkina ne peut pas subir un embargo de la CEDEAO sur une longue période, d’autant qu’il n’a pas d’autre marge de manœuvre comme le Mali qui arrive à tenir, grâce aux ports guinéen et mauritanien qui le ravitaillent. Que ce soit sur la durée de la Transition ou sur la libération de Roch Kaboré, il suffit de montrer de la volonté pour arrondir les angles.

L’important pour les autorités de la Transition, c’est d’œuvrer à ce qu’il y ait une accalmie dans les zones sous domination terroriste et que les personnes déplacées puissent retourner dans leurs localités d’origine. Une fois que le combat sera gagné de ce côté, le pays pourra se concentrer sur les autres défis, dans un cadre constitutionnel normal.

La Transition doit se garder de vouloir trop embrasser, en restant dans un agenda raisonnable. En fonction des priorités de l’agenda, le délai de la Transition ne devrait pas poser de problème. En clair, le bon sens devrait prévaloir dans les décisions qui sont attendues d’un moment à l’autre. Une dose de pondération devrait épargner le Burkina de lourdes sanctions.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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