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« Détournement » de l’argent des VDP : extirper la mauvaise graine de l’armée burkinabè

Le bimensuel L’Evénement, dans sa parution 483 du 10 décembre 2022, a fait cas de soupçons de détournement de l’argent des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ces supplétifs de l’armée apportent depuis quelques années, un soutien inestimable à l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

De ce qui ressort de l’enquête du journal, plusieurs irrégularités émaillent la gestion des fonds alloués à la prise en charge des VDP. Primes non versées, gonflement des effectifs des VDP sont, entre autres, les méthodes employés pour grappiller les sous. Un capitaine de l’armée, selon L’Evénement, aurait empoché 400 millions de F CFA destinés à la prise en charge des VDP.

L’information occupe largement les conversations, au point que le chef d’état-major général des Armées s’est vu obligé de publier un communiqué pour constater la gravité de telles accusations et informer qu’une enquête est en cours, afin de situer les responsabilités. Il importe de véritablement tirer au clair cette affaire qui écorne l’image de la grande muette.

Il est inadmissible que dans un contexte de lutte contre le terrorisme que de telles pratiques puissent avoir cours dans l’armée. Connue pour être une institution rompue à une discipline de fer, l’on est ahuri de savoir que des gens censés incarner un certain idéal du patriotisme puissent souiller la grande muette et desservir la nation, en ces moments si critiques pour le pays.

Depuis que l’hydre terroriste étend ses tentacules sur presque toute l’étendue du territoire burkinabè, force est de reconnaître que des moyens non des moindres ont été octroyés à l’armée pour l’étouffer. Mais, le mal perdure. Au regard de ces révélations graves, l’on peut, dans une certaine mesure, comprendre pourquoi tant de balbutiements entravent la lutte contre le terrorisme.

Bafouant allègrement toute morale, d’autres ont trouvé dans cette guerre contre le terrorisme, une manne pour se remplir les poches. Pendant que certains ont le cœur à l’ouvrage sur le front de la lutte et prennent des risques au prix de leur vie pour que la nation tienne, il est difficile d’admettre que d’autres puissent se repaître d’une situation si catastrophique.

Au risque de se tromper, l’on peut affirmer que si le terrorisme a pu prospérer dangereusement dans notre pays, c’est en partie, grâce à ces fossoyeurs de la république sans scrupules qui ne sont obsédés que par l’enrichissement à tout prix. Cette affaire mérite d’être tirée au clair, d’autant plus qu’elle jette un discrédit sur une institution qui est réputée être un parangon du respect des valeurs républicaines.

De nombreuses Forces de défense et de sécurité (FDS), de VDP et de civils ont perdu la vie, du fait du terrorisme. Ce serait de bonne guerre que de leur rendre justice en dénonçant tous ceux qui se sont compromis dans le détournement de l’argent des VDP.

Il se peut que les détournements se soient étendus à d’autres aspects de la guerre contre le terrorisme.  Cela est de nature à saper les efforts des bonnes volontés qui ne ménagent aucun effort pour sortir le Burkina de cette douloureuse épreuve. Au moment où le recrutement massif de VDP vient d’être bouclé, il est une nécessité que l’enquête diligentée par l’armée sur ce dossier aboutisse et que les conséquences soient tirées au plus vite.

Il faut couper  l’appétit à ces individus cyniques qui ont laissé libre cours à leurs instincts prédateurs. Plus que jamais, la transparence doit rythmer la gestion des fonds alloués à la guerre contre le terrorisme. Il faut punir les coupables de ces comportements indignes, ne serait-ce que pour le respect de la mémoire de ceux qui ont été injustement fauchés, à cause du terrorisme.

Il y a lieu de se convaincre de la décrépitude des valeurs dans toutes les composantes de notre société. Nous sommes les propres acteurs des malheurs qui nous frappent. Au lieu de trouver le coupable facile de notre irresponsabilité ailleurs, il est temps que nous nous en prenions à nos propres tares et turpitudes.

Nous avons transgressé toutes les limites et même sur des cadavres, d’aucuns sont prêts à tirer profit. Pour assouvir bassement leur ventre et bas-ventre. Dommage pour un Burkina où l’horizon de toute éthique s’éloigne, chaque jour.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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