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Discours haineux au Burkina : la limite infranchissable

Face au péril terroriste, d’aucuns ont vite fait de trouver le bouc émissaire. Des individus à la vision étriquée, incapables de faire preuve d’un minimum de discernement, ont, à travers des audios diffusés sur les réseaux sociaux, appelé à s’en prendre à des communautés qui seraient des terroristes.

Triste et consternant d’entendre de tels appels au pogrom dans un pays où les communautés vivent depuis des millénaires, en bonne intelligence et dans un brassage quotidien. Ceux qui s’adonnent à la propagation de ces discours haineux et nauséeux sont aussi pires que les terroristes armés qui sèment aveuglément la mort et chassent de pauvres paysans de leurs villages.

On peut comprendre le désespoir dans lequel la crise sécuritaire peut entraîner beaucoup de gens, mais il ne saurait question de perdre sa lucidité devant le malheur ambiant. Penser que le terrorisme serait l’apanage d’une communauté, c’est contribuer à installer la logique du chaos que les fous de Dieu et autres truands orchestrent chaque jour, dans le Sahel.

Comme les réseaux dormants du terrorisme qui alimentent son industrie mortifère, les auteurs de ces propos haineux ne sont rien d’autres que des terroristes tapis dans l’ombre. Par leur étroitesse d’esprit, ils soufflent dangereusement dans le brasier qui menace notre cohésion et notre vivre-ensemble.

Ils voudraient embarquer des ignorants comme eux dans la spirale de violence qui nous détourne de la lutte pour le développement socioéconomique et la construction d’une société de paix et de concorde.

La crise sécuritaire qui étreint le Burkina Faso et ses voisins malien et nigérien exige des citoyens conscients d’appréhender la réalité avec l’objectivité qui sied pour dégager des pistes de solutions à même de nous conduire vers des lendemains plus rassurants. Cerner les causes du terrorisme sous le prisme de l’émotionnel et des a priori, c’est faire fausse route.

C’est creuser davantage le lit d’un enlisement mortel. Ceux qui ont pris les armes et s’en prennent injustement à leurs semblables sont simplement des égarés qu’il faut se garder de rattacher à une communauté.

Ce qu’il convient de poser comme action face à ces bêtes et méchants, c’est de faire prévaloir les armes de la raison pour contrecarrer leur folie meurtrière. Prendre des raccourcis moyenâgeux pour accuser l’autre d’être la source de nos malheurs, c’est renoncer à son humanité et à son attribut d’être de raison. Seule la lumière a le pouvoir de chasser l’obscurité.

Ceux qui, camouflés derrière des claviers exhalent des sordidités doivent être démasqués et châtiés à la hauteur de leur irresponsabilité. Les services de la sécurité et du renseignement ont l’obligation de traquer ces suppôts des terroristes pour mettre fin à leurs agissements malsains. Il appartient surtout aux citoyens lucides de faire barrage à ces propagateurs de la haine. C’est dans l’union et la solidarité, par-delà leurs incompréhensions, que les fils et filles du Burkina sauront triompher du mal. Dans ce brouillard d’incertitudes, il y a des limites qui sont infranchissables.

La Rédaction/OuagaNews

 Photo : statue de feu Arba Diallo à Dori

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