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[#Entretien] #Burkina/Exécution des marchés publics : « A cause de l’insécurité, l’avion du monde des affaires est dans une zone de turbulences » Moctar Démé, 2e vice-président de la Chambre de commerce des Hauts-Bassins

Ouaganews.net, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), propose une série d’articles sur les difficultés à exécuter les marchés publics au Burkina par les PME. Surtout dans les zones à fort défi sécuritaire. En marge de la 21e rencontre gouvernement/secteur privé, tenue à Bobo-Dioulasso, les 22 et 23 novembre 2024, nous avons interrogé Moctar Démé, 2e vice-président de la délégation régionale de la Chambre de commerce des Hauts-Bassins à ce sujet.  Lisez plutôt !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Moctar Démé, opérateur économique à Bobo-Dioulasso et 2e vice-président de la délégation régionale de la chambre de commerce des Hauts-Bassins. Nous sommes ici, à la Maison de la culture Anselme Titianma Sanon, dans le cadre de la 21ème rencontre gouvernement/secteur privé.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exécution des marchés publics dans votre région ?

Des difficultés il y en a, surtout dans ce contexte d’insécurité, les choses se sont compliquées. Ce sont d’ailleurs, la résolution des difficultés qui justifie ces rencontres avec l’exécutif.  Pour répondre à votre question, je dirai que l’exécution des travaux dans les délais requis et les payements sont entre autres, des problèmes majeurs. À cause de l’insécurité, nos mouvements sont limités. Puisque certains bénéficiaires des travaux sont inaccessibles. La même insécurité qui est la priorité des priorités, fait que les payements ne sont pas faits à temps, même quand les travaux ont pu être faits. Ces difficultés sont propres à toutes les régions.

Selon vous, quelles sont les solutions que le gouvernement peut prendre pour résoudre les difficultés ?

Je dirai plutôt, quelles solutions le peuple doit prendre pour résoudre les difficultés « . Il est vrai que le gouvernement est la locomotive dans la quête des solutions. Mais dans ce contexte d’insécurité, nous devons conjuguer nos efforts. Je profite de votre micro, pour féliciter au passage nos vaillantes Forces de défense et de sécurité (FDS), nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui veuillent sur nous. Il s’agit ici, de l’une des solutions engagées par l’exécutif pour faciliter l’exécution des marchés. Cette dynamique du gouvernement ne peut pas aboutir à 100% sans l’implication de nous tous. Chacun de nous doit être un VDP dans son domaine d’activité pour que vive la Nation.

Quels sont les impacts de l’insécurité sur l’exécution des marchés publics dans les Hauts-Bassins ?

Les impacts sont visibles comme des maux d’yeux d’un patient. Il y a des marchés qui ne sont pas exécutés à temps. Certains ne peuvent même pas être exécutés, parce que les localités bénéficiaires sont inaccessibles. Des entreprises ont même fermé à cause de cette insécurité qui empêche l’exécution de travaux. L’insécurité a sérieusement impacté les marchés publics dans des localités de notre région. C’est pourquoi je dirai une fois de plus, que le gouvernement ne doit pas être la seule entité à interpeller, mais tous les Burkinabè conscients.

Quelles mesures le gouvernement doit prendre pour vous dédommager pour non-exécution des marchés ?

Au cours des échanges avec le gouvernement, nous avons fait des propositions afin de lui donner des pistes de mesures à prendre. Ces propositions sont entre autres, le coût de l’énergie et sa faiblesse, la cherté de certaines taxes, la persistance de la concurrence déloyale… »L’argent est le nerf de la guerre », dit-on. Si le payement des entreprises ne se fait pas à temps, cela porte un préjudice sérieux aux entreprises. Imaginez-vous une société qui s’endette auprès d’une banque pour exercer des travaux. Tant que l’État ne lui paye pas son dû, elle va forcément prendre un coup. Le retard de payement a même fait que des banques sont méfiantes envers des entreprises. Nous savons que cette situation est due à l’insécurité. Mais, nous sommes (public/privé) obligés d’évoluer ensemble pour faire rouler notre économie. Nous sortons de ces échanges avec beaucoup d’espoir pour une amélioration des payements.

Avez -vous un dernier mot pour nos lecteurs ?

Mon dernier mot est le souhait de voir l’application des propositions faites par le privé et surtout, des engagements pris par le gouvernement. Par rapport au souhait du Premier ministre qui dit que des opérateurs économiques devraient pouvoir renoncer à ce que le gouvernement leur doit par patriotisme, actuellement, cela n’est pas possible. Il suffit de faire un tour au marché de Bobo pour comprendre que ça ne va pas au niveau des acteurs économiques. Le déplacement des populations de la campagne à la ville pour des achats est quasiment stoppé. Des commerçants « se cherchent », dans ces conditions, même s’ils ont cette volonté patriotique, cela est irréalisable. Avec l’insécurité, le monde des affaires est dans un avion qui se trouve dans une zone de turbulences. Nous ne pouvons que nous serrez les coudes, lutter et prier pour un atterrissage sécurisé.

Entretien réalisé par Moubachir Dao/Bobo-Dioulasso/OUAGANEWS.NET

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