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IIe congrès extraordinaire du MPP : vers la conservation de la ligne politique du parti

Le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) organise du 24 au 26 septembre 2021, son 2e congrès extraordinaire sur le thème : « Poursuivre le renforcement du MPP pour un Burkina Faso réconcilié, résilient et prospère ».

Si pour le commun des mortels, ce congrès en est un comme tous les autres congrès de partis politiques, pour les analystes et observateurs de la scène politique, il constitue un congrès de tous les enjeux pour le parti. Et pour cause, le renouvellement de la direction politique d’un parti de la trempe du MPP, parti au pouvoir, de surcroît, nourrit d’ambitions et pas des moindres, surtout que l’on ne peut occulter la candidature du parti à l’élection présidentielle de 2025, qui pourrait se jouer à ce congrès, selon une certaine opinion qui se dégage au sein du parti. Une simple vue de l’esprit, pourrait-on dire, car il n’est écrit nulle part dans les textes fondamentaux du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) que le candidat du parti à une élection présidentielle sera le président du parti.

La récente histoire de la naissance du parti avec l’actuel Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré comme l’un des présidents-fondateurs et candidat victorieux aux présidentielles de 2015 et 2020 aiguise les appétits de bon nombre de camarades «accrochés» à une alternance « générationnelle».

En termes clairs, il faut éviter de faire commettre ce nouveau parti porteur d’espoir de tout un peuple, «la chienlit» politique commise par le Congrès pour la démocratie (CDP) à son congrès, aussi extraordinaire en 2012.

On se rappelle que ce congrès avait mis de côté les têtes pensantes et idéologiques du parti au profit de courtisans de la personne de l’ancien Président du Faso, Blaise Compaoré. Et la suite de cette «erreur politique» irréparable est connue. Alors, les mêmes causes produisent les mêmes effets !

Pour ce qui nous concerne, nous oeuvrerons toujours, à travers notre métier de journaliste, tant que nous aurons la force d’exister et d’écrire, à une prise de conscience politique afin de préserver notre pays d’une marche à reculons. Il est clair, nous ne roulons pour personne Sauf sur la base de nos propres convictions et pour la vérité et les faits.

Nous allons toujours relater ce qui mérite d’être porté à la connaissance du public, informer les citoyens de ce qui les entoure et des changements qui les concernent. Nous ne cesserons jamais de le répéter ; on poursuivra le combat de notre ami et aîné, feu Norbert Zongo, pour dire la vérité là où le mensonge et les calculs politiciens font du tort. Nos commentaires voudraient être efficaces dans l’information, mais dénués de toute passion ou préjugé.

Encore une fois, nous désapprouvons l’inopportune « guerre de générations » qui se profile à l’horizon, à la faveur de ce deuxième congrès extraordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). En moins de dix ans de vie et déjà des querelles de leadership, ce parti mérite mieux.

Qu’à cela ne tienne, les guerres de tranchée que suscite le renouvellement de la direction politique n’ont aucun sens. En effet, le renouvellement de la direction politique répond certes, aux exigences statutaires du parti, mais nulle part, il n’est fait mention et obligation de « dégager les vieux pour placer les jeunes ».

Pour un jeune  parti de seulement six à sept ans, il serait suicidaire de procéder à un rajeunissement têtue de la direction politique, au risque de livrer le MPP à ses adversaires, en le jetant dans la mare aux crocodiles, sans la moindre défense. Si une année après sa création, le MPP a pu conquérir, gagner et exercer le pouvoir d’État et reconduit cinq ans après, c’est en partie grâce au sacrifice de ses pères-fondateurs qui se sont investis, tant physiquement, intellectuellement, financièrement que tactiquement pour incarner les aspirations des laborieuses populations.

Il ne s’agit nullement de nier l’immense contribution de ces milliers de militants, de la base au sommet, qui se sont mobilisés pour l’effectivité de ces victoires, mais il faut quand-même reconnaître que si le train MPP marche, c’est que les wagons sont tirés par une tête pensante et éclaireuse.

C’est dire qu’un parti qui se veut être visionnaire et aspire à une longévité de 99 ans comme les textes le lui permettent, gagnerait à faire un savant dosage des deux générations, les plus jeunes s’inspirant progressivement de l’expérience des anciens pour grandir politiquement. Cela a été possible avec le renouvellement de l’Assemblée nationale aux élections législatives du 22 novembre 2020, avec une part belle que la direction du parti a faite à la jeunesse.

Tout compte fait, le président du MPP, Simon Compaoré, met en jeu son « fauteuil », mais son remplacement ou le renouvellement de la confiance en lui, relèvent de la souveraineté du congrès. Il est donc, hasardeux de jubiler avant terme, parce que le congrès ne se résume à la volonté d’une quelconque génération qui croit que son heure a sonné, alors que toute sa gloire repose sur les fondements de l’expérience des « doyens » qui protègent savamment leurs arrières. « Les enfants savent courir, mais ne savent pas se cacher », comme le dit un adage de la place.

La jeune génération de cadres du MPP gagnerait toujours à s’abreuver à la source des anciens pour continuer de grandir et attendre patiemment son heure. C’est à ce prix que ce parti qu’ils prétendent chérir tant pourra grandir avec un renouvellement naturel de générations qui lui donnera toutes les chances de grandir et de vivre 99 ans.

Des sources proches du bureau politique national du Mouvement du peuple pour le progrès, organisateur de congrès extraordinaire des 24, 25 et 26 septembre, le parti conservera sa ligne politique de gauche et fondée toujours sur la social-démocratie.

Racines

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