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Mali : Il faut sauver l’essentiel

Face aux tergiversations de la Transition à organiser les élections qui devraient se tenir le 22 février 2022 et à endiguer véritablement le terrorisme, l’opposition malienne sort de sa réserve pour dénoncer l’enlisement qui guette le pays. Si bon nombre de partis ont décidé de boycotter les assises nationales pour exprimer leur désapprobation aux autorités, certains ont décidé de pointer ouvertement du doigt les faiblesses du gouvernement.

Celui qui retient particulièrement l’attention est le président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Tiébilé Dramé. A travers un mémorandum au ton acerbe, il a démonté point par point, le balbutiement du gouvernement malien pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Pour l’ancien ministre des affaires étrangères du Mali, les autorités, en tergiversant sur la tenue des élections, montrent à souhait leur volonté de prolonger le délai de la Transition.

Une situation qui risque à tout le moins d’isoler le Mali de certaines instances régionales et internationales. Autre grief retenu contre la Transition, le péril sécuritaire. Depuis le coup d’Etat d’août 2020, qui a mis fin au régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée au Mali.  Alors que les autorités actuelles avaient pris l’engagement de restaurer la sécurité dans le pays.

Au regard de l’évolution de l’actualité au Mali, Tiébilé Dramé prévient que « le pays court le risque d’un nouvel effondrement » et est sous la menace d’un « isolement diplomatique sans précédent ».

Les autorités de la Transition gagneraient à prendre au sérieux ces signes d’alerte pour préserver le pays d’une énième crise. Au lieu de faire l’oreille sourde, il serait judicieux pour le gouvernement de resserrer les rangs en mettant au-dessus de tout l’intérêt supérieur de la nation malienne.

Ce serait regrettable de faire douter ceux qui sont sortis dans les rues en 2020, pour dénoncer l’incapacité d’IBK à gouverner le pays. Déjà que dans le volet sécuritaire, le climat n’est pas du tout rassurant, il y a lieu de prêter une oreille attentive aux interpellations qui commencent à poindre au grand jour.

Le gouvernement a intérêt à ramener la sérénité en son sein, pour rassurer le peuple qui se lasse du bourbier dans lequel le pays semble s’empêtrer. Récemment, la cacophonie qu’il y a eu au sommet de l’Etat sur de prétendues négociations avec les groupes terroristes a laissé croire qu’il y a des incompréhensions internes qui ne méritent pas d’exister.

Les autorités de la Transition ont le devoir de redresser la barque qui tangue dangereusement. Sans quoi, c’est l’existence même de la nation malienne qui est sérieusement menacée.

En privilégiant la consultation et le dialogue, les autorités de la Transition peuvent trouver le compromis essentiel avec toutes les forces sociales pour que le pays puisse sortir de cette instabilité moribonde qui entrave bien des initiatives socioéconomiques.

Un Mali qui a renoué avec l’ordre constitutionnel fera le bonheur de tous les fils et filles de ce grand pays. C’est pourquoi, le gouvernement devrait s’inscrire dans une dynamique de l’écoute et de l’humilité pour prendre en compte les défaillances relevées de part et d’autre.

C’est dans la concorde et l’union sacrée que les Maliens sauront mieux faire front commun contre le mal lancinant qui sape sa stabilité, depuis quelques années.  Il est encore temps pour chaque camp de savoir apprécier avec objectivité, la situation pour sauver le Mali du gouffre. A défaut, ce sera le chaos qui emportera tout le monde. Il est encore temps de se ressaisir !

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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