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Mali : Otages libérés, et après ?

 Deux mois après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta, les négociations entamées par les nouvelles autorités maliennes ont abouti à la libération de quatre otages. Le chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé kidnappé le 25 mars dernier, la française Sophie Pétronin, enlevée fin 2016 et deux Italiens.

Une libération qui a suscité un ouf de soulagement chez les proches des détenus en captivité. Pour parvenir à ce compromis, les autorités maliennes ont consenti à relâcher une centaine de terroristes. Contre cette pratique abjecte de la prise d’otages orchestrée par les groupes terroristes depuis qu’ils se sont installés dans le Nord du Mali, il a fallu mettre en parenthèses certains principes pour sauver les vies des personnes détenues injustement.

Ce geste mérite d’être salué car aucun sacrifice n’est de trop pour sauver une vie humaine. Aucun compromis n’est de trop pour accepter des conditions souvent hors normes de gens mus par des logiques obscures pour épargner des vies.

Que ce soit au Mali, en France ou en Italie, c’est le sourire qui est revenu dans les familles des quatre otages après d’interminables moments d’incertitudes et de tristesse. Au-delà des proches des détenus, c’est une lueur d’espoir pour tous ceux qui se sentent les « compagnons d’humanité » de toute personne injustement privée de liberté.

L’émotion de cette libération passée, il va falloir se ressaisir pour faire face au vrai challenge en face. Vaincre impérativement le péril terroriste dans l’espace du G5 Sahel pour toujours. Tant que la menace terroriste va peser comme une épée de Damoclès sur cet espace jadis relativement stable, ce sont les perspectives de développement socioéconomiques qui seront compromises pour des années.  Et comme l’a si bien souligné quelqu’un, la pauvreté est l’oxygène du terrorisme.

Avec des populations abandonnées dans la misère, c’est une porte ouverte pour leur embrigadement dans les filières terroristes. S’il a fallu négocier et accepter des compromis pour que soient sauvés Soumaïla Cissé et ses compagnons d’infortune, les autorités maliennes commettraient une erreur fatale en pensant qu’ils pourront faire entendre raison aux terroristes qui ont des ambitions de créer leur Etat islamique.

La lutte contre les groupes terroristes au Mali et dans l’espace du G5 Sahel doit se poursuivre sans relâche jusqu’au dernier retranchement de ces fous de Dieu.  La survie des Etats de l’espace du G5 Sahel est en jeu et il est plus qu’urgent de maintenir l’offensive contre ces forces du mal qui ont littéralement sapé le vivre ensemble et la paix dans la sous-région. Le vrai défi ne se limite pas à libérer des otages.

Bouter impérativement ces hordes de barbares hors de nos murs demeure le vrai défi. Déjà une polémique est en cours quant au nombre exact des terroristes libérés. D’aucuns vont jusqu’à donner le chiffre de 206 parmi lesquels une vingtaine d’éléments dangereux impliqués dans des attentats au Mali et au Burkina Faso.

C’est dire donc que le risque de vengeance est très élevé chez ces derniers. Et ils n’hésiteront pas à planifier des attaques une fois qu’ils auraient pris le soin de mettre à jour leurs réflexes sanguinaires. L’espoir suscité par la libération des otages doit servir de ferment pour renforcer le combat contre les groupes terroristes et autres bandits de grands chemins qui ont assez fait de mal.

Ahmadou Bayala

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