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Mort d’Abdelmalek Droukdel : un signal fort dans la lutte contre le terrorisme au Sahel

Le chef historique d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdel, a été tué dans sa tanière, mercredi 3 juin 2020. L’opération a été savamment menée par les forces spéciales françaises, à partir de croisements de renseignements français et américains.

Elle s’est déroulée sur le territoire malien, près du village de Talhandak, à une soixantaine de kilomètres à l’Est de Tessalit, non loin de la frontière algérienne. Sa mort a été annoncée par la ministre française des Armées, Florence Parly, vendredi 5 juin 2020.

Ainsi s’arrête la carrière mystérieuse et sanguinaire d’un terroriste dans les confins du Sahara, après des décennies de fuite et de cache, sous les feux nourris d’hélicoptères et de troupes au sol, appuyés par une composante aviation. Outre Abdelmalek Droukdel, une dizaine de « ses lieutenants », non encore formellement identifiés, ont également trouvé la mort. Parmi eux, se trouverait Toufik Chaïb, un haut cadre d’Aqmi, chargé de la coordination et de la propagande de l’organisation.

La neutralisation d’Abdelmalek Droukdel est certes, une victoire dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, mais il ne faut surtout pas dormir sur ses lauriers. C’est un succès dont on peut légitimement se réjouir, mais le chemin pour gagner la guerre est encore long.

Les groupes terroristes ayant une capacité de recomposition au Sahel, il faut craindre que la mort d’Abdelmalek Droukdel, ne soit pas la fin des horreurs dues à Aqmi dans cette zone. Selon des experts, cela pourrait même renforcer les luttes de pouvoir entre les différents groupes terroristes et profiter à l’Etat islamique. Toutefois, l’opération de l’armée française constitue un avertissement de taille aux terroristes, avec ce message clair qu’il n’y a pas de tanière sûre.

Pour d’autres spécialistes, qui apprécient à sa juste valeur, ce beau résultat obtenu, la mort d’Abdelmalek Droukdel (chimiste de formation) ne règle pas le problème du Sahel.

Dans le pire des cas, elle fera émerger trois figures sur la scène terroriste au Sahel : Iyad Ag Ghali (le dirigeant du GSIM) et Amadou Koufa (de la katiba Macina) côté Al-Qaïda, et Adnan Abou Walid Sahraoui (du groupe Etat islamique dans le grand Sahara) pour l’Etat islamique (EI).

Pour rappel, depuis plusieurs mois, les 5 000 militaires de Barkhane multiplient les opérations au Sahel contre les groupes terroristes qui se disputent le terrain. Ces derniers mois, et selon des sources militaires, près de 500 terroristes auraient été tués ou capturés au Sahel par les soldats français.

Sita Tarbagdo

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