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Ouaga-Bamako : un axe qui se consolide

La visite du Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla à Bamako les 31 janvier et 1er février 2023 démontre à souhait la volonté des deux pays de consolider leurs liens pour mieux faire face au défi sécuritaire.

Depuis la rectification de la Transition le 30 septembre 2022, les autorités burkinabè et celles de Bamako multiplient les initiatives qui participent à appréhender ensemble, le péril terroriste qui a pris en otage la quiétude des populations de part et d’autre. Et les signes sont nombreux qui prouvent combien les nouvelles autorités burkinabè veulent s’appuyer sur le Mali pour accélérer certains partenariats.

L’on se rappelle que le Premier ministre Kyélem, lors de son séjour discret en Russie en début décembre 2022, avait transité par Bamako.  Tout porte à croire que Bamako joue un rôle non des moindres dans le renforcement de la coopération bilatérale entre le Burkina et la Russie, notamment dans le secteur de la sécurité.

La crise sécuritaire est en train d’ouvrir une nouvelle voie non seulement entre les deux voisins, mais aussi dans leurs rapports avec les autres partenaires. Tout comme le Mali qui a vu le départ de la force française Barkhane de son territoire en août 2022, le Burkina va bientôt assister à celui de la force Sabre.

Une nouvelle dynamique s’opère  désormais sans complexe avec le partenaire historique qu’est la France. Sous l’ère des Transitions que connaissent les deux États,  il est question d’ouvrir une nouvelle page de la souveraineté nationale. Conscientes que c’est dans la solidarité que les vrais sillons d’une solution pérenne à l’instabilité pourraient se dessiner, les deux voisins entendent bâtir une relation forte inscrite dans la durée.

Leur volonté commune de s’émanciper de la tutelle trop envahissante de l’Hexagone à l’épreuve de la crise sécuritaire, si elle se veut être cohérente, devrait éviter de tomber dans le piège d’autres « prédateurs. » Comme le dit l’adage, à trop embrasser, on étreint mal. De ce fait, Ouaga et Bamako ont la lourde responsabilité d’explorer les pistes endogènes au mal profond qui éprouve les populations que de vouloir tout miser sur un partenaire qui privilégie avant tout, ses intérêts.

En conjuguant véritablement leurs efforts à travers des actions offensives conjointes sur le terrain et le renseignement, il est à  parier que la donne va considérablement changer. Vivement que leur élan d’asseoir une nouvelle vision fédéraliste prenne en compte les aspirations réelles des peuples.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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