Le mardi 1er juin 2021, le ministre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré, a donné une conférence de presse pour décliner les grands axes de son chantier de la réconciliation, en l’occurrence la mise en place du Conseil national d’orientation et de suivi (CNOS) et l’organisation du Forum national de la réconciliation. Il a été également question pour le ministre de revenir sur son récent séjour en Côte d’Ivoire.
En début mai 2021, le ministre chargé de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, avait effectué une visite de travail en terre ivoirienne et avait à cet effet, rencontré l’ancien président Blaise Compaoré. Cette visite avait fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui, le ministre revient sur les raisons de sa visite. « L’objectif de mon voyage n’était pas de rencontrer Blaise Compaoré. J’étais porteur d’un message du président Roch Kaboré à son homologue ivoirien sur la réconciliation nationale. », a -t-il indiqué.
Sur la question de la rencontre avec Blaise Compaoré, le ministre de la réconciliation a fait savoir que c’est le président ivoirien qui a estimé qu’au regard de l’importance du sujet, il était important que le message soit directement porté à Blaise Compaoré. D’où la décision du président Alassane Ouattara d’organiser une rencontre entre lui et Blaise Compaoré.
L’assistance et les journalistes à la conférence de presse
En ce qui concerne les exilés, le ministre a laissé entendre que « pour toutes les personnes qui sont exilées hors du pays, (…) nous les invitons à revenir, selon les principes suivants : celui qui vient et qui n’a pas un dossier à la justice, vaquera librement à ses occupations sans aucune entrave. Celui qui a un dossier en justice, si vous êtes dehors et que vous rentrez, vous partez voir le juge, qui que vous soyez. Il n’est donc pas question pour le gouvernement d’interférer dans les dossiers de justice ; l’exilé qui a un dossier en justice devra y répondre, a-t-il souligné.
Le Conseil national d’orientation et de suivi (CNOS), a été créé par décret en conseil des ministres, tenu le lundi 24 mai 2021. Et selon Zéphirin Diabré, la mise en place du Conseil national d’orientation et de suivi (CNOS) de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale traduit la volonté du gouvernement d’avoir une démarche participative dans le processus de réconciliation.
A l’en croire, la mission du CNOS est de superviser toutes les politiques et actions du gouvernement en matière de réconciliation nationale et de cohésion sociale. En tant qu’organe consultatif, le CNOS devra travailler à préparer la tenue prochaine du Forum national de la réconciliation nationale.
Pour y arriver, le ministre d’Etat chargé de la réconciliation a indiqué que le CNOS connaîtra la participation de toutes les couches sociales. Il comprendra une centaine de membres qui seront entre autres, les anciens chefs d’Etat, les membres du gouvernement, les représentants de partis politiques (majorité et opposition), les représentants des autorités coutumières, les représentants des autorités religieuses, les représentants des forces de défense et de sécurité, les représentants des différentes catégories de victimes et les représentants des organisations de la société civile, des associations professionnelles, des ONG.
« La réconciliation nationale est une question qui ne se ramène pas à un seul individu. Il concerne tout le gouvernement et le peuple burkinabè », a renchéri Zéphirin Diabré
Pour arriver à bon port, le ministre a souligné que le conseil s’est doté d’instruments de pilotage. « Par instruments de pilotage, il faut entendre l’ensemble des instruments qui seront utilisés pour faire la réconciliation. », a-t-il laissé entendre. Et ces instruments sont au nombre de quatre. Il s’agit de la stratégie nationale de réconciliation, de la stratégie nationale de cohésion sociale, de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et du pacte du vivre – ensemble.
Nombre de voies peuvent être empruntées pour aller vers la réconciliation et elles sont regroupées en fonction des besoins. Selon le ministre en charge de la réconciliation, les différents besoins de réconciliation de notre pays peuvent se regrouper en 6 catégories.
Il s’agit de la réconciliation sociopolitique, qui découle des soubresauts politiques, de la réconciliation sociocommunautaire, qui fait référence aux différents problèmes communautaires que vit le pays et de la réconciliation sécuritaire née de l’irruption du terrorisme dans notre pays.
Installation d’un comité national chargé de l’élaboration de la stratégie nationale
de réconciliation
A cette rencontre avec la presse, le ministre Zéphirin Diabré a indiqué qu’un comité a été installé pour élaborer la stratégie nationale de réconciliation et dans le souci d’assurer la célérité dans sa rédaction et la bonne qualité technique des différents documents de stratégie, le comité des experts regroupe des personnes de ressources choisies en raison de leurs connaissances de la question de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale et/ou de leurs expériences y relatives.
Ils auront pour mission de superviser le travail des comités de pilotage et technique de rédaction, de contribuer intellectuellement à la grande qualité des documents qui seront produits par le ministère, notamment la Stratégie nationale de réconciliation et du pacte du vivre-ensemble et de proposer toutes idées ou actions jugées pertinentes pour la réussite de la mission du ministère et entrant dans le cadre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
Théophile P. Kaboré/Ouaganews.net