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Venue de Blaise Compaoré au Burkina : qui dit la vérité ?

Le communiqué du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) relatif aux propos du Premier ministre, Albert Ouédraogo, sur la venue de Blaise Compaoré au Burkina, a suscité la réaction du gouvernement. Contrairement au CSM, la ministre en charge de la communication, Valérie Kaboré, persiste et signe que le gouvernement a initié des démarches et des contacts avaient été pris à cet effet.

L’on peut se demander aisément qui dit la vérité dans ce jeu. A-t-on véritablement besoin d’entretenir une éternelle polémique sur le retour controversé de Blaise Compaoré ? La sortie du chef du gouvernement donne une fois de plus raison à ceux qui ont estimé que la venue de l’ancien président du Faso a fait l’objet d’une impréparation patente. Cette précipitation qui a consisté à mettre la charrue avant les bœufs continue de produire ses effets collatéraux.

La réaction du CSM aux propos du Premier ministre illustre combien les premières autorités ont mis l’opinion devant un fait accompli et ont quelque part, piétiné une institution comme la justice. Tout citoyen, fût-il ancien chef d’Etat, ne peut bénéficier d’un traitement de faveur, lorsqu’il a des ennuis judiciaires. Au regard de l’indépendance dont elle jouit, la justice ne peut se permettre d’endosser une responsabilité qu’elle ne partage pas. Il y va de sa crédibilité et de son honneur.

Le Premier ministre n’était pas non plus tenu de justifier mordicus la venue controversée de Blaise Compaoré, au point de faire réagir le CSM. S’il ne disposait pas des informations nécessaires, rien ne l’obligeait à dire quoi que ce soit. Il faut le reconnaître, le contexte actuel est tel que le principe de transparence ne doit souffrir l’ombre d’un doute dans la gouvernance du pays.

Cette volonté de restauration prônée par les autorités actuelles doit s’accommoder de cet effort de piloter l’appareil étatique avec la rigueur qui sied. Le besoin de réconciliation nationale chantée partout milite que la parole de l’autorité ne biaise pas la réalité. C’est par l’exemplarité que le Burkina pourrait être remis sur les rails.

Sans donner raison à l’un ou à l’autre bord, il est un impératif pour chacun d’œuvrer à ce que l’observation d’une certaine éthique soit de mise, afin que l’on puisse sortir de l’auberge. Il serait illusoire de penser que l’on peut gouverner sans commettre des erreurs. Elles font partie intégrante de toute entreprise humaine. Tout comme il est inconcevable de vouloir gouverner en portant des œillères.

L’important consiste à être à l’écoute de tout le monde, même des voix discordantes qui font le plus souvent preuve de lucidité que ces thuriféraires de service. Ce ne sont pas les vuvuzelas tonitruants bassement mus par les plaisirs du palais qui sauveront le Burkina de l’affaissement qui le guette.

La Rédaction/Ouaganews

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