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[REFLEXION] Football/Championnat d’Afrique des nations (CHAN) : le critère « championnat domestique ou africain » qui fait polémique

Football/Championnat d’Afrique des nations (CHAN) : le critère « championnat domestique ou africain » qui fait polémique

Les éliminatoires de la 8e édition du Championnat d’Afrique des nations(CHAN), coorganisé par le Kénya, la Tanzanie, l’Ouganda 2024 (décalé pour 2025, 1er – 28 février) ont livré leur verdict. Au final, ce sont 18 pays qui prendront part à la phase finale. Cette édition du CHAN a été marquée par les forfaits d’une dizaine de pays, notamment d’Afrique du Nord. Exemple, le Maroc a été qualifié d’office, faute d’adversaires dans la zone UNAF. De quoi s’interroger sur cette désaffection du CHAN. Après 7 éditions, quels enseignements peut-on tirer ? Faut-il réformer le CHAN ?

En six CHAN, une remarque qui sautait aussi aux yeux des observateurs, un pays de l’Afrique de l’Ouest, Australe et de l’Est ne l’avait pas encore remporté, tandis que l’Afrique centrale en a 2 avec les Léopards de la RD Congo (2009 et 2016), et les quatre autres sacres restants reviennent à l’Afrique du Nord, grâce à la Tunisie en 2011, la Libye en 2014, et le doublé du Maroc en 2018 et 2020. Mais la zone ouest-africaine, en l’occurrence le Sénégal, a comblé le vide lors de la 7e édition Algérie 2022. Mieux, le Sénégal comme d’aucuns l’avaient dit était « dans son année », il avait réalisé le doublé, CAN plus CHAN en l’espace d’une année. Et le Sénégal est encore là pour défendre son titre. Qui remportera le huitième CHAN ?

Le CHAN, ou si vous voulez la CAN des joueurs domestiques ou locaux pour certains, en 7 éditions, même si certaines individualités se sont dégagées, il faut reconnaître que le niveau n’a pas encore atteint les sommets. Et cela peut s’expliquer, entre autres raisons par le fait, les pays ne vont pas à cette compétition avec les mêmes objectifs.

Certains pays ont opté d’amener des jeunes en grande partie, pour soi-disant préparer la relève, alors que le CHAN est une compétition Open. Ceux qui optent pour une sélection de jeunots, le font à leur risque et péril, face à des vieux briscards. Cela n’est pas mauvais en soi, mais il devrait être limité dans des proportions raisonnables, afin de ne pas fausser l’esprit du CHAN. La CAF a bien fait les choses, toutes les catégories ont leurs compétitions, les cadets, les juniors, les espoirs. Le niveau que l’on escompte toujours au CHAN, reste encore à venir.

Au sujet du grand nombre de forfaits constatés à cette édition, des pays accusent la CAF de ne pas sortir à temps le calendrier du CHAN pour leur permettre de faire le calendrier de leurs championnats, pour ne pas trop le chambouler. Autre ce volet, n’y a-t-il pas lieu de redéfinir le critère de participation des joueurs au CHAN ?

Le critère veut que le joueur soit dans le championnat local du pays. Soit. On sait que nombre de joueurs d’autres contrées du continent vont à l’aventure dans les clubs du Nord du continent. Mais toujours est-il qu’ils évoluent dans un autre championnat domestique ou local du continent. Mais le hic, ces derniers ne sont pas sélectionnables pour le compte de leurs pays au moment du CHAN. Un paradoxe que l’on peut relever est qu’un joueur X qui joue au WAC au Maroc, à l’USMA en Algérie, etc. ne peut pas jouer le CHAN.

Dans le même temps, ce joueur X qui est privé de la compétition voit ses coéquipiers du WAC, ou de l’USMA, qui eux jouent avec leurs sélections. Ne faudrait-il pas sauter le verrou qui veut que le joueur soit dans son championnat au pays, et laisser tout court, dans un championnat africain ?

Là-dessus les avis sont partagés, et même le président de la CAF Patrice Motsepe, craint que des joueurs professionnels confirmés ne viennent prendre la place des talents naissants dans leurs championnats d’origine, alors que justement l’objet premier du CHAN, c’est de donner de la visibilité à ces joueurs, de les valoriser. Aussi, il ne faudrait pas transformer le CHAN en une CAN bis.

L’inquiétude du président Motsepe est quand même fondée. Si on prend l’exemple du Burkina Faso, où des joueurs confirmés des Etalons A comme le vice-capitaine Ysoufou Dayo, Blatti Touré, pour ne citer qu’eux sociétaires respectivement de RS Berkane du Maroc, de Pyramid FC d’Egypte, au CHAN, forcément il y a des talents en herbe au pays qui vont en faire les frais.

Cet exemple, on pourrait le retrouver dans d’autres pays. Afin que ces joueurs entre griffes « expatriés » mais évoluant sur le continent ne viennent prendre les places de ceux restés au pays, la CAF peut fixer un quota à ne pas dépasser. Tout comme ça se passe lors des Jeux Olympiques, les sélections qualifiées à la phase finale, peuvent y inclure trois joueurs professionnels confirmés.

En outre, ces joueurs ne participeront pas aux éliminatoires comme pour les JO. Quant à la formule des éliminatoires, qui s’effectuent par zone, il n’y a rien à redire, parce qu’au CHAN, toutes les zones du continent doivent être représentées, afin de pouvoir jauger le niveau d’évolution du football dans chaque zone. En tous les cas, le débat sur une éventuelle refonte du CHAN est sur la table du comité exécutif de la CAF.

Barthélemy KABORE 

Les 18 qualifiés

Kénya, Tanzanie, Ouganda (pays organistateurs)

Soudan, Rwanda (Zone CECAFA)

Maroc (Zone UNAF)

Guinée, Sénégal, Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Nigeria (Zone UFOA)

Centrafrique, Congo, R D Congo (Zone CEMAC)

Zambie, Angola, Madagascar (Zone COSAFA)

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