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Mali : clarifier impérativement le statut de Kidal

Après une tentative avortée en 2019, le Comité de suivi de l’Accord d’Alger (CSA) s’est réuni à Kidal, le jeudi 11 février 2021, pour discuter des questions relatives au retour de la sécurité. Bastion de la rébellion malienne, Kidal est toujours entre les mains de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA), signataire de l’Accord d’Alger.

L’Etat central malien a toujours de la peine à asseoir son autorité dans cette localité et ses environs, en dépit des accords de paix signés en 2015 à Alger, en Algérie. Le statut de Kidal étant subtilement omis des questions inhérentes à la sécurité au Mali. Cette rencontre du jeudi, même si elle peut susciter de l’espoir chez certains quant à la normalisation de la situation, n’augure rien de bon.

Il est vrai que les nouvelles autorités maliennes font du retour de la paix et de la stabilité dans le Nord et le Centre du pays une priorité, mais cela suffira-t-il à amener la CMA à abandonner son projet de scission ? Assurément pas !

Pour que s’amorcent de véritables discussions qui vont permettre à tous les protagonistes d’accorder leurs violons sur la souveraineté du Mali, il va falloir de la volonté de part et d’autre des parties prenantes au conflit. Cela passe impérativement par une clarification du statut de Kidal. Ils sont nombreux qui soutiennent que la France est de connivence avec les ex-rebelles et leur apporte un soutien de taille.

Dans cet imbroglio où la France est accusée à tort ou à raison de s’adonner à un double jeu dans le cas malien, il faudra clarifier les positions. Déjà l’intervention française au Mali en 2013 pour stopper l’offensive des terroristes sur Bamako, portait les germes d’une grosse confusion.

Lors de cette mission de sauvetage, Kidal qui abritait à l’époque, les rebelles de l’Azawad et des groupes terroristes a été épargnée sous instigation de la même France qui jouait les secouristes au pays de Soundjata Keïta. Depuis, le flou a toujours existé et persiste encore aujourd’hui.

La réunion qui se tient à quelques jours du sommet du G5 Sahel à N’Djamena au Tchad, semble être orchestrée pour donner l’impression que les lignes bougent, alors que le statu quo demeure. L’irrédentisme des rebelles de Kidal est loin d’être abandonné et il faut impérativement crever l’abcès. Sinon le retour de la stabilité sera un éternel leurre.

Tant que le statut de Kidal ne sera pas ouvertement débattu, non seulement avec les protagonistes maliens, mais aussi avec la France, aucune perspective du retour à la normale ne sera possible. Il est temps de sortir de cette hypocrisie qui fait le lit de l’enlisement de la situation malienne. Les autorités de la Transition malienne jouent leur réputation quant à la stabilité du pays.

Rien ne sert de chasser un président élu, si la volonté de ramener la quiétude dans le pays se fait attendre. On aura beau tenir mille et une réunions à Kidal, la question demeurera, tant qu’on évitera de l’aborder. Il faut impérativement restaurer l’autorité de l’Etat malien dans cette ville du Nord-Mali. Il est temps d’arrêter de tourner en rond. Personne n’y gagne dans cette impasse.

La Rédaction

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