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CEDEAO/Burkina : au-delà du délai de la transition, évitons que le pays ne sombre définitivement

Alors que le Mali voit ses sanctions enfin levées, à l’issue du dernier sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Accra au Ghana, le Burkina écope d’une réduction de la durée de la Transition de 36 à 24 mois.

Ainsi, le pays des Hommes intègres qui risquait d’être sous le coup de sanctions économiques et financières de l’instance sous-régionale a su jouer la carte du juste compromis. Cette décision est à coup sûr, inhérente aux échanges que le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président nigérien, Mahamoudou Issoufou a eus avec les différents acteurs burkinabè, à quelques jours du sommet d’Accra.

Que faut-il espérer de cette réduction de la durée de la Transition ? Que va-t-elle apporter en termes d’amélioration de la donne sécuritaire ? Est-ce le retour imminent à l’ordre constitutionnel qui a prévalu à cette décision ? La décision, même si elle est plus ou moins salutaire, il faut toutefois se donner les moyens de créer les conditions idoines à la tenue des élections qui marqueront la fin de la Transition.

Cela passe impérativement par une amélioration de la situation sécuritaire dégradée. Aujourd’hui, l’hydre terroriste a presque poussé ses tentacules dans toutes les régions du Burkina, et il faut l’admettre. Il y a  donc, lieu de déployer encore plus d’efforts pour mieux combattre le mal, au mieux l’anéantir pour toujours.

Même si les forces de défense et de sécurité sont en train de faire de leur mieux pour endiguer le mal, il faudra mobiliser davantage de moyens et de ressources. L’on ose espérer que les chefs d’Etat de l’instance sous-régionale ont pris en compte cette dimension, et par conséquent, vont soutenir le Burkina et le Mali à vaincre le terrorisme.

Quoi que l’on fasse, tant que la question sécuritaire ne sera résolue une bonne fois pour toutes dans le Sahel, il est à parier que le retour de la stabilité n’est pas pour demain. Elle ne s’obtiendra pas non plus avec des élections. L’on aura beau organiser des élections, elles ne résoudront pas le vrai problème.

Autant il serait incongru de voir les militaires durer au pouvoir, autant il serait superflu d’organiser des élections consensuelles et inclusives pendant que les terroristes continuent à s’adonner à leur sale besogne.

En tous les cas, au Burkina Faso, l’organisation d’élections véritablement crédibles ne sera possible qu’à condition de libérer les zones sous emprise terroriste et de reloger les déplacés internes dans leurs localités respectives. Tant qu’une bonne partie du territoire sera encore sous le diktat terroriste, il sera improbable de respecter le calendrier électoral qui sera publié incessamment.

Ce qui urge, c’est la lutte contre les groupes armés terroristes qui écument le Sahel de leur morve mortifère. C’est une nécessité absolue que de conjuguer tous les efforts pour les mettre hors d’état de nuire.

La stabilité politique et l’enracinement du processus démocratique sont intimement liés à la sécurité de nos Etats. L’on peut bien comprendre la volonté de la CEDEAO de vouloir amener les militaires à libérer au plus vite le plancher, mais il faudra aussi être réaliste.

L’état de désarticulation dans lequel se trouve le Burkina oblige que l’on s’abstienne de faire un saupoudrage avec des scrutins.  Il revient en premier aux Burkinabè eux-mêmes de prendre conscience du danger qui les guette, de mettre de côté leurs calculs partisans et de se mettre ensemble pour trouver des solutions au drame que vit le pays. C’est bien de mettre des balises, de donner des délais, mais il faut éviter que le pays ne sombre définitivement.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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