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Soudan : l’indispensable paix des braves

En dépit de la réhabilitation d’Abdallah Hamdok à son poste de Premier ministre du Soudan, la rue continue de gronder pour exiger le départ des militaires des instances de la Transition. Des ministres civils ont même démissionné pour exprimer leur désaccord au général  Abdel Fattah al-Burhan qui, selon eux, a pris en otage la Transition.

Après le coup de force de ce dernier en début octobre 2021, les Soudanais sont restés mobilisés dans les quatre coins du pays pour exiger le rétablissement des autorités civiles de la Transition.

Leur détermination, conjuguée à la pression de certaines puissances, ont contraint le putschiste Al-Burhan à reconduire le Premier ministre Abdallah Hamdok à son poste. Mais, une partie de l’opposition a vu dans ce revirement un arrangement entre les deux personnalités, d’où leur ire qui continue de bouillonner dans les rues soudanaises.

Il est vrai que la présence des militaires dans les instances dirigeantes de la Transition soudanaise a toujours posé un problème chez bon nombre de Soudanais qui pensent que leur révolution leur a été en quelque sorte volée.

L’intransigeance de la jeunesse soudanaise à l’endroit des militaires se justifie dans la mesure où ces derniers entendent conserver les privilèges du pouvoir dont ils ont longtemps jouis sous le règne du président déchu Omar el-Béchir. Mais, il y a lieu de reconsidérer cette posture, au regard de la complexité de la situation.

L’opposition gagnerait à faire preuve d’une certaine tolérance pour apporter le soutien indispensable dont a besoin le Premier ministre pour conduire à bon terme la Transition. Le fait pour le Gal Abdel Fattah al-Burhan d’avoir reconduit le chef du gouvernement à son poste est déjà une petite victoire qui gagnerait à être consolidée.

L’alternative qui paraît opérante dans cette situation délicate et complexe serait de faire bloc derrière le Premier ministre Hamdok pour constituer une véritable force à même d’amener les militaires à revoir leurs ambitions. A force de creuser le lit des incompréhensions, les civils finiront par désagréger leur union devant la grande muette, toute chose qu’elle applaudirait.

Dans ce contexte à l’issue incertaine, il y a lieu de se convaincre de la nécessité d’un compromis salvateur pour, non seulement préserver l’héritage de la Révolution de 2019, qui a mis fin aux trois décennies de règne de Omar el-Béchir, mais aussi permettre l’avènement d’une démocratie véritable au Soudan.

Les jeunes soudanais qui continuent de battre le pavé devraient prendre le temps d’écouter l’appel conjoint du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, les invitant à soutenir le Premier ministre. Oui, il faut se convaincre de cette paix des braves, afin de sortir le Soudan de cette parenthèse inquiétante.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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