Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Monsieur Pengdwendé Clément Sawadogo et son homologue ivoirien, le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le Gal Vagondo Diomandé, ont procédé le vendredi 19 février 2021, à l’auditorium de la Primature de la République de Côte d’Ivoire, à l’installation officielle de la Commission mixte paritaire (CMPM), chargée de la matérialisation et de la démarcation de la frontière entre les deux pays. Cette commission composée de 20 membres dont 10 de chaque pays, a désormais quitus pour travailler au tracé définitif de la frontière commune aux deux Etats.
Souscrivant au principe d’intangibilité des frontières adopté en 1964 par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), et tenant compte du fait que leurs frontières dont le tracé n’a pas pris en compte les réalités ethniques, sociologiques, culturelles, linguistiques et historiques de leurs peuples. Ce qui a remis structurellement en cause l’existence de communautés précédemment homogènes, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont depuis le 24 juin 1993, signé un accord cadre de matérialisation de leur frontière commune, à la suite d’incidents constatés.
Au cours de la cérémonie d’installation, les deux ministres en charge des questions de frontières ont rappelé l’excellence des relations entre le Burkina Faso et à la Côte d’Ivoire qui ne sauraient être ternies par quelques incidents à leur frontière commune. D’où leur détermination à y mettre un terme définitif en procédant à la matérialisation et à la démarcation de cette frontière, sous l’impulsion de Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso et Alassane Ouattara, président de la république de Côte d’Ivoire.
Les deux présidents, à la faveur de la 4e rencontre au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC), avaient instruit les ministres en charge des questions de frontières de mettre en place un organe paritaire pour traiter définitivement de la problématique afin d’offrir aux populations frontalières un espace sécurisé de cohabitation pacifique. La matérialisation de la frontière est devenue un impératif au regard de la situation sécuritaire dans la sous-région, qui offre aux groupes armés, des espaces pour l’expansion du terrorisme.
Les ministres ont invité la CMPM à mesurer l’importance de la tâche qui lui est confiée et de travailler à la concrétisation de la volonté de nos deux peuples à vivre en harmonie dans la paix et l’espérance d’un avenir meilleur.
La CMPM ainsi installée a pour objectifs de :
- Définir les grandes étapes du processus de délimitation et de démarcation de la frontière et les ressources (humaines, matérielles et financières) à mobiliser ;
- Etablir un chronogramme détaillé des activités à mener ;
- Formuler à l’endroit des deux Gouvernements, toutes recommandations nécessaires au bon déroulement du processus.
Source : DCPM/MATD