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Sanctions contre le Mali : la soft pression de la CEDEAO

Réunis en sommet extraordinaire, le dimanche 30 mai 2021, à Accra au Ghana, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont suspendu le Mali de l’organisation sous-régionale.  L’institution s’est toutefois, gardée d’imposer des sanctions économiques au pays.

En plus, les chefs d’Etat ont exigé des autorités actuelles, la nomination d’un Premier ministre civil et le maintien du calendrier des élections présidentielle et législatives. C’est dire que le colonel Assimi Goïta n’a pas été désavoué pour avoir éjecté récemment, le président Bah N’Daw   et son Premier ministre, Moctar Ouane.

En suspendant le Mali des instances de la CEDEAO, sans formuler de sanctions claires, les chefs d’Etat veulent tout de même exercer une soft pression sur le nouvel homme fort du Mali pour le contraindre à respecter la charte de la Transition. Conscients de la délicatesse de la situation malienne, ils ont compris qu’il était inopportun de tirer sur la corde.

Le Mali traverse une zone de turbulences qui a sérieusement ébranlé ses institutions régaliennes. Et il est plus qu’urgent de parer à l’essentiel. En s’abstenant de durcir le ton à l’endroit de Assimi Goïta, la CEDEAO l’exhorte, sur la même lancée, à conduire le pays jusqu’à l’organisation des élections, afin de permettre le retour du Mali à l’ordre constitutionnel.

Il appartient au président Goïta de faire preuve de bonne foi pour que le pays ne s’éternise pas dans une crise aux conséquences incalculables. Déjà le poste de Premier ministre qui échoie au M5, artisan du départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, est le signe qu’il y a un élan de bonne volonté qui se laisse percevoir. Le colonel Assimi Goïta a également promis, dès sa prise du pouvoir, de respecter le calendrier de la Transition qui avait été défini.

Sauf revirement de dernière minute, les élections présidentielle et législatives auront lieu le 27 février 2022. Le Mali a trop souffert de cette instabilité institutionnelle qui vient compromettre tous ses efforts dans la lutte contre l’insécurité.

Les autorités actuelles n’ont pas le droit de décevoir, ils devront mettre en avant la fibre patriotique pour préserver le pays du désastre. Il faut absolument préserver la souveraineté du Mali et cela passe nécessairement par la stabilité des institutions qui ne sera garantie que par la tenue d’élections transparentes, crédibles et inclusives, dans les délais requis.

La CEDEAO, même si elle a suspendu un de ses membres de ses instances, ne devrait pas lui tourner le dos.  Elle doit être présente à ses côtés pour l’aider à retrouver ses marques. La nécessaire solidarité prônée dans les principes fondateurs de l’institution sous-régionale devrait prévaloir.

Ahmadou Bayala/Ouaganews.net

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