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Situation sécuritaire dans le Lorum : l’ultime cri d’alarme

A travers une déclaration écrite avec pondération et responsabilité le 9 novembre 2021, l’Association pour le développement de la province du Lorum (ADPL) attire l’attention des premières autorités sur la dégradation de la situation sécuritaire dans la localité.

Sans tomber dans une victimisation facile, l’ADPL dépeint les ravages de l’hydre terroriste depuis 2017, dans la province et invite les autorités à initier des « actions plus fortes » pour l’en extirper. « Les services sociaux de base sont gravement compromis dans la quasi-totalité des localités de la province. Plus de 75% des écoles et plus de 50% des centres de santé sont fermés, l’administration existe au minima. A cela, vient s’ajouter une campagne agricole humide 2021 désastreuse et aucune perspective pour les cultures de contre-saison », constate l’ADPL.

La province du Lorum occupe le 5e rang également, en termes de Personnes déplacées internes (PDI) qui sont estimées à 80 370. Devant cette situation inquiétante, les responsables de l’ADPL font preuve de retenue dans leur interpellation du gouvernement.

Légitimement, ils pouvaient produire une déclaration au vitriol, d’autant plus qu’ils avaient déjà lancé un cri du cœur le 11 septembre 2019 sur la dégradation de la situation sécuritaire dans le Lorum.  Mais, conscients que la surenchère est improductive dans ce contexte si difficile, les responsables de l’ADPL alertent posément sur le danger imminent qui guette la province, si des mesures urgentes ne sont pas prises.

En invitant le gouvernement à implanter un détachement militaire suffisamment équipé à Titao, chef-lieu de la province et à soutenir conséquemment, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui font preuve de bravoure face aux hordes terroristes, ils en appellent aussi à l’engagement patriotique de tous les fils et filles de la province.

Cette attitude de l’ADPL mérite d’être saluée, au regard du ton de la déclaration. C’est une leçon d’humilité et de retenue dans l’appréciation de la question sécuritaire au Burkina. Ce n’est pas à travers des invectives que l’on viendra à bout du terrorisme qui étripe le Burkina et ses voisins malien et nigérien.

C’est par des interventions structurées et bien construites, dénuées de toute intention de nuire, que les pistes et solutions se dégageront contre ce fléau lancinant et mortifère. Le patriotisme ne consiste pas à se complaire dans des déclarations farfelues et incongrues.

La question terroriste ne saurait également devenir un fonds de commerce politicien pour instrumentaliser l’opinion. Il est de l’intérêt de tous de créer du sens dans ce chaos que les terroristes tentent d’imposer. L’on peut reconnaître des limites à tout le moins objectives de la gestion de la crise sécuritaire par les autorités sans pour autant leur imputer l’entière responsabilité de la dégradation de la situation.

Reconnaître les efforts qui sont consentis pour éradiquer la pieuvre terroriste n’est pas synonyme de complaisance avec qui que ce soit. La seule manière de contribuer efficacement à la lutte contre l’hydre terroriste, c’est de faire des propositions qui participent à éclairer les différentes décisions et solutions envisagées, çà et là.

Il appartient aussi au gouvernement de prêter une oreille attentive aux interpellations comme celle de l’ADPL afin de mieux planifier les actions contre les groupes terroristes. Elles méritent d’être analysées avec la rigueur qui sied, au regard de la réalité décrite dans la province du Lorum, en vue d’apporter les réponses appropriées.

Dans cette guerre contre cet ennemi sournois et impitoyable, aucune piste n’est à négliger. Surtout quand les préoccupations sont posées avec le souci de l’intérêt général par le biais de canaux crédibles, et émanant surtout de sources qui sont au contact direct avec la réalité du terrain.

Les premières autorités ont l’obligation de se pencher sérieusement sur cet ultime cri d’alarme lancé par l’ADPL. C’est un impératif auquel il faut se plier sans condition et sans délai.

La journée « Ville morte » observée à Fada, dans la région de l’Est, le mercredi 10 novembre 2021, s’inscrit dans le même registre du désastre sécuritaire, exprimé dans la déclaration de l’ADPL. Il importe donc de poser des actes qui rassurent et donnent espoir.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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