Le président du Faso,Roch Marc Christian Kaboré, chef suprême des armées, a procédé à des changements au niveau de la hiérarchie militaire, le mercredi 6 octobre 2021. Le général de brigade, Gilbert Ouédraogo, est désormais le nouveau chef d’état-major général des armées burkinabè. Au niveau de la gendarmerie nationale, de l’armée de l’air, ce sont également de nouvelles têtes qui prennent les rênes.
Ces changements, faut-il s’en convaincre, s’inscrivent dans une démarche de renforcement de la stratégie de lutte contre le terrorisme. Ils viennent confirmer la volonté du chef de l’Etat de revoir le dispositif sécuritaire, depuis l’attaque meurtrière de Solhan, dans la région du Sahel, en juin 2021.
Au moment où il est question d’adaptation de la stratégie militaire face à l’hydre terroriste, l’on peut soutenir que ces nominations se justifient. Cependant, le plus urgent et essentiel réside dans la capacité à changer la donne sur le terrain.
En dépit des sacrifices énormes et de l’engagement patriotique des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sur le théâtre des opérations, la capacité de nuisance des terroristes à semer la mort et la désolation demeure intacte.
En procédant à ces changements, il est à parier que le moral de la troupe sera, à tout le moins, revigorée dans la lutte contre l’hydre terroriste. Mais, il faut, pour que cette nouvelle architecture tienne et réponde aux impératifs du moment, l’indispensable cohésion des FDS face au malheur commun qui frappe le pays des hommes intègres et ses voisins malien et nigérien. Tant que l’union sacrée sera une valeur cardinale au sein de la grande muette, il va de soi que tôt ou tard, l’on viendra à bout des forces du mal.
Dans ce nouveau dispositif, il est impératif de consolider les acquis qui ont été engrangés pour bâtir de nouvelles perspectives. Naturellement, il est attendu de chaque Burkinabè, quel que soit son niveau de responsabilité, de faire corps avec l’armée pour qu’elle puisse assumer pleinement sa mission de défense de l’intégrité du territoire et de protection des citoyens et de leurs biens.
Les efforts de la grande muette seront vains, tant que des Burkinabè, obsédés par la recherche du gain facile, vont succomber aux marchandages des terroristes. Le démantèlement récent d’un réseau de trafiquants de carburant qui ravitaille les terroristes instruit à souhait sur l’irresponsabilité notoire de certains individus.
Ce serait une illusion de demander aux militaires de faire preuve de patriotisme, pendant que des Burkinabè, pour leurs intérêts égoïstes, conspirent avec les terroristes pour déstabiliser le pays. Seule la solidarité de tout le peuple permettra de sauver les meubles dans cette guerre qui nous est lâchement imposée. Les changements doivent également s’opérer dans la conscience collective.
Ahmadou Bayala/Ouaganews