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« J’ai vu Diendiéré discuter chaudement avec Nadié Sony, après les tirs » Tondé Ninda dit Pascal

Les audiences ont repris ce lundi 8 novembre 2021, dans le cadre du procès Thomas Sankara et 12 autres. Deux accusés étaient à la barre. Il s’agit de Jean Pierre Palm, gendarme à la retraite et le soldat de 1ère classe à l’époque des faits, Tondé Ninda dit Pascal. 

L’accusé Tondé Ninda dit Pascal est accusé de subordination de témoin. En effet, il reconnaît avoir dit à Zytenga Abdramane que le général Gilbert Diendiéré dit que s’il ne dit pas au juge d’instruction que le jour des évènements du 15 octobre 1987, il n’était pas au Conseil de l’entente, qu’on va le déposer à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée.

Il affirme qu’au moment des tirs, Zytenga était en ville. Est-ce qu’il a les preuves ? Non. Mais, il n’était pas à l’intérieur du Conseil. Pourquoi avoir demandé cela à son collègue Zytenga, l’accusé dira : « il peut s’embrouiller ». À la préoccupation de savoir où il était le jour des évènements du 15 octobre 1987, il dira qu’il venait de rentrer de permission de 8 jours.

Il avait déposé son arme avant de partir.  De retour, il n’a pas eu le temps de reprendre son arme que les tirs ont commencé. « J’ai vu la Galante rouge passer derrière moi et aller cogner la porte du secrétariat général du CNR. A-t-il vu les occupants ? Oui, dit-t-il , il s’agit de Hyacinthe Kafando, Nabonswendé Ouédraogo, Ouédraogo Ardjouma dit Otis, Nadié Sony. Et lorsque les tirs se sont calmés, ajoute-t-il   « j’ai vu Diendiéré en tenue de sport.

Il discutait chaudement avec Nadié Sony. Il semblait être très fâché. Il dira à la partie civile :  « je suis avec le général jusqu’à demain ». Il reconnaîtra que c’est Somda Eugène qui a dit que c’est Nabonswendé Ouédraogo qui l’a désarmé, mais ce n’est pas à lui qu’il a dit. Après les tirs, il dit être sorti de sa planque et il a vu des corps dont celui du président Thomas Sankara en tenue de sport. Et ce jour-là, il a vu aussi Blaise Compaoré et Lingani Boukary au Conseil.

« La table d’écoute n’est pas un instrument de stockage » Palm Jean Pierre

Avant d’entendre l’accusé Tondé Ninda dit Pascal, la partie civile a pu avoir des éclaircissements sur certains points de l’affaire avec Jean Pierre Palm. Par rapport aux arrestations, il affirme que c’est son commandant Lingani Boukary qui l’a appelé pour arrêter Firmin Diallo, Solé Savy Charles, Basile Guissou et Valère Somé, parce qu’il y avait des tracts injurieux sur lui.

Au sujet de la table d’écoute qu’on dit qu’il avait emportée, il dira que la table d’écoute est un instrument d’intersection. Pour l’interrompre, il fallait aller à l’ONATEL pour le couper. C’était dirigé vers les syndicalistes et les groupes de gauche, pas vers les membres du CNR. « Si on voulait désactiver la table d’écoute, il fallait aussi, le faire pour la police, parce que celle-ci diffuse les mêmes informations.

Ce n’est pas un instrument de stockage. La table d’écoute est reliée à un magnétophone qui peut prendre des cassettes pour enregistrer. Jean Pierre Palm racontera même au tribunal qu’ « un jour, un prisonnier est venu le voir  pour lui dire qu’ils ont creusé une tombe et que c’était pour moi. Plus tard,  j’ai appris que c’est Salifou Diallo qui a supplié à genoux, Blaise Compaoré, pour qu’on me laisse vivre.

Moussa Wandaogo/Ouaganews

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