Rentré au pays il y a de cela cinq mois après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, vient de lancer son nouveau parti politique.
Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a été porté sur les fonts baptismaux après un congrès qui s’est tenu les 16 et 17 octobre 2021 à Abidjan, la capitale ivoirienne. Sans surprise, Laurent Gbagbo a été désigné président du parti par les congressistes. Ainsi, la page FPI est définitivement tournée pour l’ex-président.
C’est désormais sous la bannière du PPA-CI qu’il entend poursuivre sa carrière politique. La création de ce parti est un pied-de-nez à ceux qui annonçaient la fin de son combat politique. D’ailleurs, Laurent Gbagbo n’a pas hésité à envoyer des piques à ses contempteurs. « Je ferai la politique jusqu’à ma mort. C’est moi et moi seul qui déciderai sous quelle forme je fais la politique.
C’est moi et moi seul qui déciderai sous quelle forme je continue mon combat. Ce n’est pas le problème des autres. Il y a des gens plus vieux que moi qui font la politique. Donc, il faut arrêter ce débat. Je ne veux plus qu’il arrive à mes oreilles. Pourquoi voulez-vous m’imposer un calendrier politique ? Il y a une outrecuidance à dire cela », a-t-il martelé, à l’issue du congrès du PPA-CI.
En clair, Laurent Gbagbo signe son grand retour sur l’échiquier politique ivoirien après la parenthèse de la crise postélectorale de 2010-2011 et son passage à la CPI. Sous la bannière du PPA-CI, il ambitionne de peser de tout son poids sur la scène politique comme ses deux adversaires, le président Alassane Ouattara et l’ex-chef d’Etat, Henri Konan Bédié.
Cette fois-ci, son épouse et alliée politique de longue date, Simone Gbagbo, ne sera pas à ses côtés. D’autres compagnons politiques ont choisi de rester au FPI pour continuer le combat. Pourra-t-il s’en sortir sans ses soutiens de toujours? Rien n’est moins sûr. Désormais, c’est une guerre ouverte entre alliés d’hier qui est déclarée d’autant plus que Simone Gbagbo a également lancé son mouvement, Générations capables.
Il faut également compter avec Affi Nguessan avec le FPI qu’il dirige. C’est dire que la bataille sera rude pour Gbagbo d’imposer son nouveau parti. Toutefois, il faudra compter avec ce fin politique qui joue son baroud d’honneur avec le PPA-CI. En dépit des épreuves et du poids de l’âge, il puisera dans ses dernières ressources pour asseoir son parti.
La création du PPA-CI est aussi le signe que l’adversité entre les trois ténors de la scène politique ivoirienne, Ouattara Bédié et Gbagbo est loin de prendre fin. Vaille que vaille, au-delà des rapprochements de façade entre eux, ils restent crampronnés à leur éternelle rivalité.
Ahmadou Bayala/Ouaganews